chandelier juif aix en provence

l'exceptionnel patrimoine juif conservé en Vaucluse, et tout particulièrement à Cavaillon, trouve ses origines dans la diaspora juive des premiers siècles de notre ère, c'est la protection ambivalente des papes (le Comtat Venaissin relève des Etats du Pape du XIIIe siècle à la Révolution française) qui va assurer la survie des communautés juives sur le territoire tout en les contraignant à des conditions de vie difficiles. patrimoine juif comtadin se décline en synagogues, collections, bains rituels, cimetières, traces urbaines ténues comme à l'Isle-sur-la-Sorgue ou bien affirmées comme à Cavaillon. Cavaillon, Carpentras et l'Isle-sur-la-Sorgue ou dans d'autres villes du Vaucluse (avant le regroupement des Juifs au sein des trois premières villes) comme dans les Etats du Pape à Avignon, des communautés juives ont pu la Renaissance à la Révolution française, à l'heure où la majorité des états européens les chassaient.
Cavaillon, la présence d’une communauté juive est attestée par des documents d’archives dès le XIe siècle. Il est possible que cette présence ait été effective dès l’Antiquité. En effet, le musée juif comtadin conserve une lampe à huile dite « lampe d’Orgon » datée du Ier siècle et gravée d’une ménorah ou chandelier à sept branches. Moyen Âge, cette communauté était parfaitement intégrée à la population locale, nombreux étaient ceux qui occupaient des fonctions importantes au sein de la Ville. Toutefois, cette situation se dégrade dès le XIVe siècle. effet, en 1307, Philippe le Bel chasse les Juifs de France ; Charles VIII les chasse de Provence et seul le Comtat Venaissin, terre papale,Cette tolérance est relative car les Juifs doivent porter un signe distinctif (le chapeau jaune) et seront contraints, au début du XVIIe siècle, à habiter les carrières (du terme provençal carriera : la rue), équivalent provençal des ghettos italiens.
à Cavaillon que fut instituée la première carrière en 1453. remparts médiévaux, elle occupait l’actuelle rue Hébraïque. au sud, par la rue Fabricis (actuelle rue de la République) où se situait son unique entrée, fermée tous les soirs et à l'occasion des grandes fêteschandeliers ftbLa vie s’organisait en son sein, tout particulièrementchandelier tree leggett california autour de la synagogue, à la fois lieu de culte collectif, salle de réunionchandeliers breyer pour les baylons (administrateurs de la communauté) et enfin école lorsque le rabbin faisait la classe. situation d'exclusion et de tolérance mêlées, spécifique aux Etats du Pape, est connue par les textes à Cavaillon dès la fin du XVe siècle.
l’attestation la plus ancienne en Vaucluse et la seule encore lisible de fouilles récentes effectuées au nord de la synagogue ont révélé la persistance d'une placette dotée d'un puits – matérialisé au sol par un motif carré en pierres - qui depuis la fin du Moyen-Âge, conférait une certaine autonomie à la deuxième ouverture, fermée d’une porte, fut pratiquée de ce côté au XVIIIe siècle, presque en même temps qu’était prise la décision de reconstruire la seulement à l’occasion du rattachement du Comtat Venaissin à la France en 1791 que le statut de citoyen étant accordé à tous, la communauté juive quitta la carrière, symbole de leur oppression passée. La vigilance de la famille Jouve en faveur de tout le patrimoine de Cavaillon, puis la ville de Cavaillon elle-même, ont permis la conservation exceptionnelle de cet ensemble urbain, seul encore lisible aujourd’hui de l’époque des ghettos.
en partie au-dessus de la rue Hébraïque entre 1772 et 1774, la synagogue est conçue en deux volumes superposés, reliés par un escalier extérieur, vestige de la synagogue primitive du XVIe siècle. Inscrite en plein cœur du ghetto, elle en est l'espace majeur. A la fois lieu de prières, d'école et d'assemblée de la communauté, elle est le témoin de la vie collective. siècle, la communauté n'a cependant jamais dépassé 200 personnes. l’intérieur de la synagogue, on est frappé par la disposition profondément originale, sous-tendant une liturgie particulière : l'éloignement, sur une tribune, de la table de lecture de la Torah. trait spécifique, le rôle insigne accordé au prophète Elie, représenté sous la forme d'un fauteuil, traité sur le mode symbolique : chef-d'œuvre en miniature à Carpentras, grandeur réelle mais suspendu sur un nuage à Cavaillon. style architectural et décoratif de la synagogue est inspiré de celui de la
Provence du XVIIIe siècle. Des lambris de bois peint en gris rehaussé de bleu et de jaune, des murs enduits et colorés en rose soutenu, des motifs de coquilles, de volutes ou de fleurs, des instruments de musique pourraient être représentés à l'identique dans les salons d'un hôtel particulier, voire dans une église. autant, la feuille d'or vient souligner, magnifier les pôles majeurs de la liturgie : tribune et tabernacle. Deux chandeliers à sept branches se détachent du garde-corps en ferronnerie. La synagogue de Cavaillon constitue le premier édifice judaïque classé Monument Historique en 1924. salle haute ne peut se dissocier de la synagogue basse, réservée aux femmes, servant également de boulangerie comme l'attestent encore la table à pétrir en marbre – au nord - et le four à pain azyme – au sud. dans ce lieu que furent présentées une partie des collections, pour la plupart découvertes dans la synagogue, ou issues du "cimetière des livres" (gueniza)
découvert dans les années 1930 et transmis jusqu’à nous grâce aux soins de la famille Jouve, fondatrice des musées. ce fonds de livres de prières des XVIIe et XVIIIe siècles, manuscrits liturgiques et objets du culte (tephillin, mappa, rimonin,et portes du tabernacle de la synagogue primitive, sont venus s'ajouter, lors de la création du musée en 1963, des stèles funéraires, diverses acquisitions (achats, dons, dépôts) et des dons de descendants de de la boulangerie présentant des conditions inadéquates à la conservation des collections (humidité, variations importantes de température), celles-ci en ontDes nettoyages et traitements ont été réalisés à la fois sur les espaces et les collections dont une nouvelle présentation sera prochainement proposée, cette fois-ci dans la synagogue elle-même. indispensable à la vie de la communauté juive, situé au cœur de l'ancienne carrière, un bain rituel (mikvé) est